San Francisco, 2012. Lorsque son père disparaît du jour au lendemain, sans raison apparente et sans laisser de trace, Yukiko fait appel au détective privé Richard B., qui est aussi son ancien petit-ami. Ils s’envolent alors pour le Japon, afin de le retrouver. Mais Kaze, que l’on appelle un évaporé, un « johatsu », souhaite-t-il vraiment refaire surface ?
Difficile à admettre, mais « Les Evaporés » me donne un sentiment de rendez-vous manqué. La plume est belle et le sujet est passionnant (le Japon de l’après Fukushima, le phénomène des Evaporés). L’auteur a été acclamé pour son roman, et a été finaliste de bon nombre de Prix Littéraires et a remporté le Grand Prix Thyde Monnier de la Société des gens de lettre. Et enfin, je connais les lieux ou encore les exemples décrits par Thomas B.Reverdy pour avoir passé deux semaines au Japon cette année : l’attitude des Japonais, leurs coutumes (tenir la tasse de thé à deux mains, s’asseoir « comme il faut », les remerciements, les salutations…), la sensation d’être le seul touriste à Kyoto et de se sentir perdu quand on ne comprend pas l’alphabet, l’ambiance particulière du parc Ueno à Tokyo, l’atmosphère des quartiers de Shibuya et de Shinjuku… tout cela me parle.
Et pourtant, je n’ai pas réussi à adhérer à cette histoire, à m’attacher aux personnages et à leurs destinées. Tous sont déracinés, en fuite, ou à la recherche d’un sens à leur vie, bref en mouvement… Mais je n’ai pas embarqué dans cette aventure avec eux. L’auteur a-t-il mis trop de distance entre ses personnages et le lecteur ? Je ne saurais l’expliquer, mais j’ai ressenti comme une certaine froideur, un petit manque d’âme, comme si une part d’irréel flottait sur le roman. Peut-être est-ce dû à un rythme lent, étayé de nombreuses descriptions, qui donne une impression d’immobilisme, difficile à caractériser.
Pour autant, la vision du Japon est nouvelle et intéressante, on en découvre un visage plus noir et plus secret (les conséquences du Tsunami, la main-mise de la mafia,…) avec des traditions ancrées et méconnues des Occidentaux. Un pays avec une grande partie de mystère finalement, que l’on aura pu approcher un peu. Mais avec l’impression aussi, que tout ceci n’était qu’un rêve.
« Les Evaporés » est disponible aux Editions Flammarion.
304 pages. Août 2013.
On n’est pas d’accord tout le temps finalement ;-)
Oui finalement on a nos petits désaccords… Ça fait plus de suspense pour la suite :) (mais rassure-toi, un livre du mois prochain que tu as adoré, je l’ai adoré aussi, ça rattrape :)
je vois qu’on est sur la même longueur d’onde :-) j’aime beaucoup la nouvelle présentation de ton blog:-)
Merci beaucoup, c’est super gentil ! Comme tu le dis, les alliances ne sont jamais les mêmes, c’est toujours des surprises à chaque lecture :)
Je suis d’accord avec toi (pour une fois, on peut dire..) ;)
Oh, on a été déjà d’accord plusieurs fois :)
Il est drôlement beau ton billet dis donc, j’adore la manière dont tu présentes tes bémols…
Oh merci, c’est gentil :)
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