Postérité

Historiepostéritén de l’art et jeune professeur, Toby White doit écrire un livre sur un artiste-peintre. Son choix se porte sur Femke Versloot, une artiste d’origine néélerlandaise qui a émigré aux Etats-Unis après la Seconde Guerre Mondiale, pour y suivre un soldat Canadien. Si dans le cercle des expressionnistes abstraits, elle fut en retrait face à Pollock ou Koonings, elle est davantage reconnue à la fin de sa carrière. Mais pour trouver du sens derrière l’oeuvre, Toby a besoin d’en savoir plus sur la vie de Femke Versloot. Laquelle n’est pas décidée à lever la part de mystère qui plane sur sa jeunesse et son rôle de résistante. Que se cache-t-il derrière la légende, qui pourrait empêcher à l’artiste de pouvoir passer à la postérité ?

Lors du Festival America, Jake Lamar m’avait donné envie de découvrir son roman, lors du débat « Pour l’amour de l’art » et je m’étais donc laissée tenter par « Postérité ». Il faut dire que l’auteur avait particulièrement bien défendu son roman, lequel n’est pas encore sorti aux Etats-Unis. Réflexion sur l’art, événements mêlant faits historiques et vie privée, recherche de la vérité, secrets et manipulation, l’auteur navigue avec facilité entre les différents thèmes et son intrigue est riche. Le début du roman est d’ailleurs particulièrement fort : on y vit un bombardement en plein Rotterdam, qui pousse la jeune Femke et sa famille à fuir, démunis de tout. La personnalité de l’artiste, qui a un tempérament tout simplement fascinant, s’y révèle déjà.

Pour autant, par la suite, je n’ai pu m’empêcher d’éprouver un peu d’ennui. Le tout m’a semblé un peu trop bavard et j’ai trouvé usant d’avoir un personnage principal qui refuse de se dévoiler : j’ai eu le sentiment que le récit piétinait par moments. J’ai donc été un peu déçue par ma lecture dont j’attendais beaucoup, je dois avouer. La structure m’a rappelé « La déesse des petites victoires » de Yannick Grannec, qui m’avait laissé également un sentiment de frustration. Car j’aime ces récits entre passé et présent, qui bâtissent leur intrigue sur la petite et la grande histoire, mais qui surtout offrent plusieurs clés de lectures.  Heureusement, « Postérité » est plus solide et intéressant, malgré quelques faiblesses. La fin de l’histoire avec son rebondissement qui tient en peu de mots, fait tout basculer, et offre un dénouement inattendu. Il redonne alors de l’intérêt à l’intrigue et permet de terminer « Postérité » sur une note beaucoup plus concluante.

« Postérité » de Jake Lamar est disponible aux éditions Rivages.
336 pages. Septembre 2014.

9 réflexions sur “Postérité

  1. C’est dommage que ce soit ennuyeux, même un peu, comme j’adore l’art, je me suis dit que c’était un livre pour moi et puis bon, je vais passer mon tour

  2. Pingback: Jake Lamar, Postérité | Lettres exprès

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