Comme les Amours

commelesamoursTous les matins, Maria, prend son petit-déjeuner dans un café. Et tous les matins, elle observe ce couple parfait qui illumine de complicité et de bonheur son quotidien. Jusqu’au jour où Maria ne le voit plus et apprend plus tard que l’homme, Miguel, a été assassiné en pleine rue, de plusieurs coups de couteaux. Un jour, avec beaucoup de pudeur, elle croise la veuve de Miguel, Louisa, et lui présente ses condoléances. La jeune femme se confie alors à elle, et lui présente Javier, un ami du couple. Dont Maria se rapproche, quitte à faire voler en éclat l’image du bonheur parfait qu’elle imaginait.

« Comme des Amours » est un roman plutôt déroutant. Parce que l’intrigue finalement se positionne au second plan. Ce qui intéresse davantage l’auteur, c’est de disséquer les comportements humains, les relations entre les hommes et les femmes, leur vision de l’amour, de la mort, de l’absence de l’être aimé, de la littérature… Des sujets qui épousent les contours de l’histoire pour être largement développés, analysés. Quitte à perdre un peu le fil. Et quitte à laisser en totale inertie le reste. Car au final, il ne se passe pas grand chose dans ce roman, dont le titre est emprunté aux « Trois Mousquetaires » de Dumas (on croise aussi de nombreuses références au Colonel Chabert de Balzac et à l’œuvre de Shakespeare, McBeth en tête).

Pour autant, si les propos sont justes, si l’histoire est intéressante (bien que parfois tirée par les cheveux, avec des dialogues souvent improbables), je n’ai pas pu m’empêcher de m’ennuyer à sa lecture. C’est comme si ce roman était un hybride entre une pseudo-enquête sur la mort d’un homme et une réflexion plus philosophique sur la vie et la mort. Et que les deux combinés avaient du mal à fonctionner. D’autant plus qu’il n’y a aucune emphase, aucun dynamisme, et pire que tout, on ne s’attache même pas aux personnages et aux épreuves qu’ils vivent. On a également la sensation que Javier Marias recycle ses pensées et ses analyses sur plusieurs chapitres, faisant fi des redondances, et allongeant encore plus un récit qui aurait justement mérité d’être raccourci. Quand on commence un dialogue en début d’une page, et que la réponse de l’interlocuteur apparait sur la suivante, tant la dissection des actes, comportements et paroles prend de place, on se dit que l’auteur a échoué à trouver le bon équilibre et à réveiller l’intérêt de son lecteur. Une grande déception.

« Comme des Amours » de Javier Marias est disponible aux éditions Gallimard.
373 pages. Août 2013.

8 réflexions sur “Comme les Amours

  1. Bon, je passe mon chemin mais je dois quand même dire tu es super douée pour expliquer les bémols de ce livre ! très bon billet

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