Rebecca

rebeccaLe domaine de Manderley a une nouvelle maîtresse, la nouvelle Mme Maximilien de Winter. Une nouvelle maîtresse qui découvre un monde bien différent de celui dans lequel elle a grandi, mais qui doit également se substituer à Rebecca, la première femme de Maximilien, qui s’est noyée il y a à peine un an. Rebecca dont le fantôme rôde toujours sur Manderley. Aimée de tous, et surtout de Mme Danvers, l’intendante en chef, elle laisse un vide abyssal dans la vie de la maisonnée. Et surtout Mme de Winter a l’impression que son époux n’a pas oublié Rebecca et qu’ils ne pourront jamais former un couple aussi uni. Mais à Manderley, les mystères et les faux-semblants ne vont pas tarder à refaire surface.

« Rebecca » est un roman bâti en deux temps, avec une vraie atmosphère et une tension que l’on sent grandir au fur et à mesure, jusqu’au dénouement final. Un roman magistralement construit, avec des personnages forts, d’une grande psychologie, mais surtout un roman qui réussit à faire vivre un personnage absent : la fameuse Rebecca ! A travers les regards de son époux, de sa famille, de ses proches et des domestiques, le voile se lève sur sa personnalité et l’on a l’impression de sentir sa présence à Manderley tout au long de l’histoire. Un des grands personnages du livre, c’est également ce domaine, que l’on pressent impressionnant, riche d’une histoire terrible, avec ses secrets et ses mystères, ses couloirs sombres, sa galerie aux portraits, mais aussi ses salons lumineux et son parc attenant. Un vrai roman gothique !

Et puis il faut avouer que Daphné du Maurier a un sens du suspense certain, réussissant à tenir son roman d’une main de maître, nous embarquant pour le domaine de Manderley, avec son ambiance pesante, ou encore partageant les affres de l’héroïne. On assiste à sa transformation, on comprend ses doutes face au comportement de son époux et on ne peut que ressentir le malaise qu’elle éprouve face à Mme Danvers, un personnage à vous glacer le sang (surtout quand on la voit rôder dans les parties sombres de la maison). J’ai aimé me faire manipuler par Daphné du Maurier, et le twist de la moitié du roman m’a surprise : j’ai aimé être bousculée dans mes certitudes et avoir un deuxième niveau de lecture. J’ai aimé ce couple qui se révèle et la dimension théatrale de la fin du roman. C’est un vrai coup de coeur littéraire et surtout c’est un roman à l’atmosphère parfaitement rendue. Pas étonnant que le maître du polar, Alfred Hitchock s’en soit emparé !

« Rebecca » de Daphné du Maurier estt disponible aux éditions Le Livre de Poche.
377 pages. Edition d’Avril 1971.

« Rebecca » fait l’objet d’une Lecture Commune autour de Daphné du Maurier, à l’occasion du Mois Anglais, organisé par ChryssildaMartine et Lou.

le mois anglais 3

13 réflexions sur “Rebecca

  1. Je partage ton enthousiasme. Je l’ai lu la première fois quand j’étais adolescente, et je l’ai relu il y a quelques années, avec la même tension. Et comme tu dis, le domaine de Manderley est bien l’un des grands personnages de ce roman !

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    • Ah, non c’est vrai, je n’en ai pas parlé. Il m’a surprise et j’étais bien contente qu’il se dévoile plus, car je le trouvais bien distant. Mais son « changement » de comportement manque peut-être un peu de naturel non ?

  3. Si je devais absolument dire quel est mon livre préféré, ce serait Rebecca !!! ce livre est un chef d’oeuvre. Pendant longtemps j’ai voulu appeler ma maison Manderley mais cela aurait été très présomptueux ; )

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