La Lettre qui allait changer le Destin d’Harold Fry

lalettreharoldfryHarold Fry, sexagénaire Anglais à la retraite, reçoit un jour une lettre de son ancienne collègue et amie Queenie. Cette dernière lui apprend qu’elle souffre d’un cancer et qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre. Emu par cette nouvelle, Harold s’empresse de rédiger une réponse et d’aller la poster. Mais une fois la borne atteinte, il continue son chemin : il veut remettre cette lettre en main propre. Commence alors un périple de près de mille kilomètres pour cet homme à la vie bien rangée, mais dont les regrets sont prégnants. Sa marche est alors l’occasion de penser à son passé, ses amis, sa famille et de réfléchir au sens de sa vie.

Le roman de Rachel Joyce relate le pèlerinage d’un homme qui traverse l’Angleterre, pour sauver la vie d’une amie, mais surtout donner du sens à la sienne. Au fil des kilomètres, Harold Fry fait des rencontres, voit des paysages (et beaucoup de bords d’autoroutes !), réfléchit à son passé, à son fils, à sa relation avec sa femme, à l’abandon de sa mère… A l’amitié qui l’a lié à Queenie et aux épreuves qu’ils ont partagées. De ce périple, si on sent poindre des réflexions sur le sens de nos vies, on voit aussi, malheureusement poindre de l’ennui et le déploiement de grosses ficelles.

Les personnages en eux-mêmes manquent d’aspérités, on a l’impression qu’ils restent grossièrement esquissés. On suit Harold un peu par routine, comme si on posait nos pas dans ses empreintes, en espérant qu’il se révèle. Mais il semble malheureusement un peu fade et inerte. La fin offre plus d’émotions, mais on a l’impression que Rachel Joyce tire trop le fil et que son road-book étouffe ses faiblesses par l’arrivée de nouveaux personnages pour tenter de lui donner plus de souffle. Une nouvelle direction à laquelle je n’ai pas forcément accroché. D’autant plus qu’elle semble elle-même s’en lasser et l’abandonne par un twist un peu facile.

« La Lettre qui allait changer le Destin d’Harold Fry » aurait pu être un feel-good-book original et attachant. Mais il aligne trop les poncifs pour séduire. Et si le chemin est plus important que la destination, ici il est majoritairement fait d’ennui. D’autant plus que les redondances sont nombreuses et que les révélations finales sont trop étirées et trop prévisibles pour véritablement étonner et émouvoir.

« La Lettre qui allait changer le Destin d’Harold Fry » est disponible aux éditions Pocket.
408 pages. Octobre 2013.

« La Lettre qui allait changer le Destin d’Harold Fry » fait partie de ma sélection pour le Mois Anglais, organisé par Chryssilda et Lou.

le mois anglais 3

18 réflexions sur “La Lettre qui allait changer le Destin d’Harold Fry

  1. Je croise le nom de Rachel Joyce depuis un moment mais ne l’ai toujours pas lue. Je me demande si je n’ai pas failli acheter celui-là mais sauf erreur de ma part il n’a pas dû atterrir dans ma PAL. Pas indispensable donc…

    • En tout cas ce n’est pas celui que je te conseillerais d’acheter en premier. Je n’ai rien lu d’autre de Rachel Joyce, mais je crois qu’il y a bien d’autres livres à lire avant de voir si ses autres livres me feraient changer d’avis ;)

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